2020 : La genèse du projet
Je termine mon premier diplôme d'assistant socio-éducatif, accompagnant des personnes en situation de polyhandicap. Je ressens alors un profond alignement avec cette voie professionnelle, qui correspond à mes valeurs d'inclusion et de justice sociale. Après une période de doute et de rupture de formation, je retrouve le goût des études et le sens du travail bien fait.
Passionné de nature, j'ai toujours eu besoin d'une activité qui me fasse vibrer. Après avoir arrêté le sport de compétition durant mon adolescence, la musique a pris une place prépondérante dans ma vie. Je suis tombé amoureux de la culture Dub et Sound System, un univers profond, indépendant et militant. Pendant sept ans, j'ai parcouru l'Europe et les salles de Genève, jusqu'à ce que la pandémie de Covid et des événements personnels me poussent à reconsidérer ce mode de vie. Le monde de la nuit devenait trop superficiel et nocif pour moi. Mais que faire ? Je savais que je ne voulais pas m'enliser dans une routine sans passion. Il me fallait un nouveau défi exaltant.

2021 : Le retour sur l'eau, le début d'un rêve
Cette année marque un tournant. Après avoir renoué des liens forts avec ma famille, mon père, Marc Houlmann, ancien coureur au large, me propose de refaire de la voile. Bien que j'aie toujours été impressionné par ses récits de mer, enfant, j'étais plutôt réticent à monter à bord. Cette fois-ci, j'accepte. Muni d'un simple pantalon de pluie pour vélo et d'une veste de ski, je découvre des sensations nouvelles et grisantes. Rapidement, je m'investis pleinement.
Je rejoins alors l'équipage du Psaros 40 Notre Dame du Lac, un voilier de course exigeant. Ma soif d'apprendre est immense. En fin de saison, sur les conseils de navigateurs expérimentés, j'intègre le Centre d'Entraînement à la Régate (CER). Si les régates en équipage me plaisent, ce sont les récits de traversées en solitaire qui résonnent en moi. Une graine est plantée. Un rêve voit le jour.

2022 : Faire ses gammes, travailler dur
Après plusieurs années loin du sport, je dois retrouver une forme physique optimale. Avec l'aide d'une amie coach sportive, je me remets au travail. En parallèle, je monte une équipe pour la Top Voile Cup (championnat lémanique de Surprise), avec la volonté de jouer les avant-postes.
Dans l'ombre, une idée prend forme : monter un projet Mini Transat. D'ordinaire bavard, cette fois, je me fais la promesse d'organiser chaque détail avant d'en parler. Je veux aller au bout des choses, avec rigueur et conviction. Pendant ce temps, mes efforts sur l'eau commencent à porter leurs fruits et mes études avancent, me dirigeant vers un diplôme d'éducateur avec une spécialisation dans l'accompagnement des jeunes en rupture.

2023 : Se rapprocher du lancement, apprendre la résilience
Le CER annonce son retour sur le Tour Voile, une course mythique qui combine régate inshore et étapes de ralliement en mer. Idéal pour m'initier à la course au large ! Après plusieurs stages et sélections, j'intègre l'équipe et me lance sur mes premières compétitions en Figaro 3. Un moment fort : une 3ème place au Trophée Laura Vergne.
Mais la réalité me rattrape brutalement. Deux jours après mon retour en Suisse, alors que j'apprends ma sélection pour le Tour, un accident de scooter me coûte une fracture de la clavicule. Le diagnostic est sans appel : pas de voile pendant trois mois. Le moral en prend un coup, mais c'est aussi le début de l'apprentissage de la résilience. Entre rééducation et travail théorique, je me bats pour revenir plus fort. Trois mois plus tard, je suis de retour sur l'eau, plus motivé que jamais.

2024 : Le lancement du projet, le début du solo
Le début d'année est intense. Mon temps libre est entièrement consacré à la concrétisation du projet : captation d'images, création d'un dossier de sponsoring... Heureusement, je suis bien entouré d'ami.e.s qui croient en moi et m'aident à professionnaliser mon projet.
Côté navigation, je multiplie les entraînements à Lorient en Figaro. Le 26 mai 2024, quelques jours après mon 28ème anniversaire, je lance officiellement mon projet avec une vidéo YouTube et des réseaux sociaux. Plus de retour en arrière possible.
En juin, je prends le départ du Tour Voile avec le CER, mais un talonnage met fin à notre aventure après deux étapes. Heureusement, une magnifique opportunité s'offre à moi : embarquer avec les Mars’Elles, avec qui nous décrochons une 3ème place sur notre première étape ensemble !
De retour en Suisse, le travail continue. Entre rencontres, présentations et recherche de soutiens, je mets tout en œuvre pour donner vie à mon projet. En septembre, je dispute ma première course en solitaire, la Translémanique, une expérience intense bouclée après 27 heures de navigation, dont une nuit mouvementée.
L'aventure ne fait que commencer...

Comments